Votre chien veut-il vraiment vous dominer ? La vérité dévoilée

Depuis des décennies, l’idée que les chiens cherchent à dominer leur maître s’est enracinée dans les esprits. Mais cette croyance repose-t-elle sur des faits scientifiques ? Dans cet article, nous allons analyser les origines du mythe de la dominance canine et expliquer pourquoi il ne s’applique pas aux chiens domestiques.
Origines du mythe de la dominance
L’idée que les chiens fonctionnent selon une hiérarchie stricte provient principalement d’études menées sur des loups en captivité dans les années 1940. L’une des références majeures de cette époque est l’étude de Rudolph Schenkel Expressions Studies on Wolves, 1947, qui observait des loups non apparentés placés ensemble dans un espace confiné. Il en a conclu qu’ils établissaient une hiérarchie basée sur des luttes de pouvoir constantes.
Cependant, ces résultats ont été largement remis en question par des recherches plus récentes, notamment celles de David Mech The Wolf: Ecology and Behavior of an Endangered Species, 1970. Il a observé que les loups en milieu naturel fonctionnent plutôt comme des familles coopératives où les parents dirigent sans confrontation agressive.
Barry Eaton, dans son livre Dominance, mythe ou réalité, rappelle que les chiens domestiques ne sont pas des loups et que leurs interactions avec les humains sont principalement basées sur l’apprentissage et l’adaptation plutôt que sur la domination.
Pourquoi la dominance ne s’applique pas aux chiens ?
Les chiens ne forment pas de hiérarchie rigide
Contrairement aux loups en captivité, les chiens domestiques ont évolué aux côtés des humains et ont développé des comportements sociaux adaptés à la cohabitation avec nous. Leur comportement est motivé par l’apprentissage et les conséquences de leurs actions plutôt que par une volonté de « dominer » leur maître.
Les comportements indésirables ne sont pas des signes de domination
Un chien qui tire en laisse, saute sur les gens ou refuse d’obéir ne cherche pas à prendre le pouvoir. Ces comportements sont souvent dus à un manque d’apprentissage, d’exercice ou à une communication inadéquate entre le chien et son maître.
L’éducation par la dominance est contre-productive
Utiliser des techniques basées sur la soumission (comme le « coup de sonnette » sur la laisse ou la posture alpha) peut engendrer du stress, de l’anxiété et des problèmes comportementaux. Des études récentes en éthologie canine, notamment celles menées par John Paul Scott et John L. Fuller Genetics and the Social Behavior of the Dog, 1965, ont démontré que les chiens apprennent mieux par des méthodes basées sur le renforcement positif.
L’homme n’est pas un chien et ne peut pas être un « chef de meute »
L’idée que le maître doit se positionner comme « alpha » repose sur une comparaison erronée entre l’humain et le chien. Les chiens et les humains ne communiquent pas de la même manière : les chiens utilisent principalement le langage corporel, l’olfaction et les signaux apaisants, tandis que les humains privilégient la communication verbale. De plus, dans une relation interspécifique, l’idée d’une hiérarchie de dominance stricte n’a aucun sens. Ce qui fonctionne réellement, c’est une relation basée sur la compréhension, la cohérence et le respect mutuel.
Conclusion
Le mythe de la dominance a longtemps faussé notre compréhension du chien. Aujourd’hui, grâce aux recherches modernes et à des auteurs comme Barry Eaton et David Mech, nous savons que les chiens ne cherchent pas à nous dominer, mais simplement à interagir avec nous. En adoptant une approche bienveillante et basée sur la communication, nous renforçons la relation de confiance avec notre compagnon à quatre pattes.